Rendez-vous avec la nature sur les hauteurs de Nikko
Il est 7h30 quand je sors de l’adorable maison de Mirodian sous un soleil radieux. Le chemin tellement flippant de la nuit dernière me paraît un enchantement avec toutes ses petites maisons caressées par le soleil.
Après une heure de bus me voilà au départ de ma randonnée depuis Akuma entre le grand lac Chuzenji et le lac Yunoko que je vise pour l’heure du déjeuner. J’avais oublié comme l’automne était beau. J’ai tout à coup là nostalgie de la rentrée des classes et des bottes en caoutchouc chaussées pour sauter à pieds joints dans les flaques d’eau. J’ai choisi trois itinéraires débutants dessinant une jolie boucle et qui devraient me ramener à bon port à 17h c’est à dire avant la tombée de la nuit. Au programme des cascades, des rivières, un lac et un onsen, rien de moins, le tout dans un superbe écrin de volcans. Je sais ce que vous allez me dire, et les érables dans tout ça? Ils cohabitent gentillement avec de superbes pins japonais devenant dorés au début de l’hiver, des cyprès, des tuyas (japonais eux aussi), des bouleaux…
le tout est d’une jolie couleur…verte! J’ai réussi à vous dénicher tout de même de timides teintes vermillon à l’occasion.
A Mito j’étais en retard pour les pruniers, à Nikko je suis en avance pour les érables que voulez vous, la ponctualité arboricole et moi ça fait 3. Néanmoins extrêmement bien conseillée à l’office du tourisme me voilà au milieu de la plaine de Odashirogahara (essayez de le répèter dix fois de suite très très vite pour voir) et cette fois si je suis pile à l’heure. Les herbes et autres fleurs (au nom japonais imprononçable) préservées des daims gourmands et des humains ravageurs par des clôtures savamment agencées, dansent gentiment dans la brise automnale offrant à ma vue un chatoiement de feu. Paysage d’une grande plénitude.
Il attire d’ailleurs tous les retraités japonais des environs, équipement de rando technique aux pieds, téléobjectif de pointe au coup ou boite d’aquarelle sous le bras, et sur le dos, accrochée au sac, une clochette!
Ils se prennent pour des vaches suisses ou quoi? Non ils sont simplement prudents… Sur un des rares panneaux traduits avec les consignes de sécurité je comprends que je suis en territoire sauvage habité par les ours et apparemment il ne s’agit pas de Winnie. Ces derniers grimpent au dessus des clôtures, savent reconnaître un sac plastique et en déduire qu’ils y trouveront de la nourriture si ce n’est un bon cuisseau bien gras de grande française! Alors moi la clochette me casse les oreilles mais je ferais pas ma maline à marcher doucement à reculons en me réfreinant de courir à toutes jambes (toujours dans les consignes du panneau) en face d’un gros nounours japonais. Pour le reste pas besoin de savoir lire les panneaux le chemin n’est même pas balisé il est carrément tracé. Plus qu’à le suivre!
Le bruit matte de mes semelles de basket sur les planches rassurantes du chemin de pin est ponctué de Kon’nichiwa et parfois même de quelques mots échangés en anglais. C’est ainsi que se succèdent les beaux paysages des cascades de Ryuzu, Kotaki et Yudaki,
les ponts de Shakunage et Aoki.
Au lac Yunoko je me prends d’amitié pour un papi photo, notre langue commune est notre fujifilm!
Written by delphine in Japon