Provoquer la chance dans les temples de Kamakura

Je quitte Tokyo au petit matin pour me rendre dans les temples de la jolie ville balnéaire de Kamakura. Ici tout est question de chance et de bonnes énergies, avoir la santé, l’argent, la réussite…chacun y trouvera sa prière, son compte, son rituel. Chaque temple ou sanctuaire a sa personnalité et ses petites particularités et son lot de touristes qui se voudront pèlerins à leurs heures histoire d’attirer sur eux aussi les faveurs divines. Alors si comme moi vous voulez tout amour, santé et prospérité ou rien, juste découvrir cette culture envoutante dans des lieux à faire résonner vos âmes, emboitez mon pas!
Commençons pas le temple Hokokuji Takedera, que j’ai surnomé le temple aux Bambous pour l’occasion. Ce qui me frappe aussitôt en empruntant le petit chemin serpentant dans la mousse c’est…le silence…et du coup après le choque je suis tout simplement enrobée dans cette atmosphère moelleuses et verte. La brise douce du bord de mer fait vibrer les troncs des végétaux ancestraux comme les ondes de zen dans mon coeur.
Une charmante allemande à la chevelure d’or me demande de la prendre en photo devant la bambouseraie. Un clique plus tard me voilà papotant avec la brillante Katharina, qui partagera avec moi rituels, histoires et anecdotes du soleil levant tout au long de la journée.
Nous continuons notre promenade ésotérique sur les marches du temple Sugimotodera. C’est le plus ancien de Kamakura. L’escalier moussu n’est plus emprunté. Il est là seulement pour le plaisir des photographes qui ne rendront jamais justice au charme suranné et mystique qui se dégage du lieu. Nous empruntons un escalier en bois flambant neuf, construit en parallèle, pour rejoindre le petit temple au toit de chaume.
La matinée bien avancée a apporté son lot de touristes et de bus scolaires et c’est une foule dense que nous retrouvons au sanctuaire Tsugura Hachimangu. Ce sanctuaire immense, se trouvant au coeur de Kamakura est accessible depuis la rue principale qui descend tout droit au front de mer. Vous serez accueilli par un immense tori rouge, ses offrandes de tonneaux de saké, et des hordes de collégiens dissipés et rieurs. De part et d’autre des petits ponts qui mènent aux bâtiments principaux des petits étangs de nénuphars verdoyants contrastent joliment avec le rouge vif des structures en bois. La couleur domine le lieu, lui conférant une atmosphère vindicative.
Semons la foule pour rejoindre le temple de la prospérité! Le truc sympathique lorsqu’on fait des rencontres en voyage c’est qu’elles vous ouvrent à des expériences inattendues. En gravissant la colline qui mène au sanctuaire Zeniarai Benten, le GPS de Katharina lui indique un adorable salon de thé traditionnel à proximité et c’est justement l’heure du déjeuner. Nous entrons dans une minuscule maison aux allures de cottage anglais et là dans un design épuré tout en étant chaleureux (ils sont trop forts ces japonais) nous nous installons autour d’une étroite table, décorée d’un vase et d’un bouquet miniatures. L’anglais n’est pas de rigueur mais le sourire radieux des serveuses nous invite à pointer du doigt les appétissantes coupelles qui trônent sur la table de nos voisines deux charmantes japonaises retraitées. Je déguste alors avec délice les glaces au thé vert et à la prune et les mochis glacés maison. Avec rien de moi qu’un sirop  : d’algue!
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En arrivant au sanctuaire, se trouvant au bout d’un tunnel caché dans la colline, Katharina et moi suivons le rituel à la lettre : Faire une offrande, brûler l’encens, se baigner dans la fumée(oui oui vous avez bien lu), taper dans les mains, se prosterner, sonner la cloche, agiter le grelot (je vous vois venir avec votre esprit lubrique, il s’agit d’un vrai grelot géant au bout d’une corde pour remercier le Dieu) et entrer dans la grotte. Là munissez vous d’un petit panier en osier et baignez votre fortune. Si si le billet de 10 000 yens aussi. Evidement si comme les adolescents japonais vous êtes rompus au rituel vous aurez apporté votre petite serviette pour sécher le tout. Sinon vous ferez comme Katharina et moi et secourez vigoureusement votre monnaie en attendant qu’elle sèche! La somme que vous aurez lavée est sensée  vous revenir 10 une fois dépensée! Pratique non? On verra bien ce que ça donnera courant du mois. En tout cas moi j’y ai gagné l’expérience la plus fun de la journée.
C’est déjà la milieu de l’après-midi quand nous rejoignons le centre d’attraction de Kamakura le Grand Bouddha du Temple Kotokuin. Le Daibutsu est connu pour sa taille (8m), pour l’ingéniosité de sa construction en plaques de métal soudées et le plus chouette c’est qu’on peut rentrer à l’intérieur pour en admirer la technicité.
En sortant premier essayage de kimono. Là je craque pour mon premier achat du séjour un magnifique kimono en soie bleu roi d’occasion et son obi (que je ne saurai jamais remettre…) le tout pour 80 euros.
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Nouvelle découverte plein de charme avec le temple au mille Bouddhas : Temple Hase-Dera qui mérite d’être sur ma photo de couverture ce 8 octobre. Que de merveilles ici entre les armées de bouddhas de toute taille, alignés par centaine, les étangs aux carpes koï multicolores et sa grotte éclairée à la bougie. Quand par la suite j’apprends que les petites statuettes sont les status de Jizo, protecteur des enfants et qu’elles servent à guider les âmes des enfants décédés à rejoindre le paradis, je trouve ça…flippant.
Du coup rien de mieux pour se changer les idées qu’un peu de shopping dans la pittoresque rue Komachidori. Ici vous trouverez la quintessence de l’artisanat japonais, de la papeterie, à la porcelaine, en passant par les glaces au mâcha bien évidement (j’en prends une assez forte en mâcha. Bon bah…en toute franchise…j’aime pas ça. J’ai l’impression de manger une glace goût tondeuse, enfin herbe fraichement coupée vous direz le guide michelin), sans oublier les baguettes faites main et surtout les splendides et fantaisistes portes baguettes allant de l’imaginaire gustatif, à la foisonnante flore japonaise sans oublier quelque bestiaire exotique.
Il est 18 heures le soleil nous fait ses adieux, quoi de mieux qu’un apéro sur la plage qui nous narguait avec ses eaux turquoises depuis le promontoire du temple Hase-Dera. Une asahi zéro et des pickles de concombre salés en poche nous trinquons avec les surfeurs à cette superbe journée, riche en découvertes pour les yeux et pour l’âme.
Anecdotes du soleil levant :
– Qui veut conduire mon scenic sans permis?! Ah non il en faut un en fait…oups pardon. Mais je vous jure il y a 6 places dans cette boite de conserve.
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–  Au Japon les labradors aussi vont chez Promod!
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Written by delphine in Japon

1 Comments

  1. Sophie
    9 mai 2020

    Merci de nous faire voyager !!

    Reply  

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