3 typhons et puis s’en vont…

Hagabis le “ssuuuppper typhoon” et ses vents à 210 km à décorner les bœufs de Kobe, a decidé de faire un petit tour dans les environs de Tokyo. De peur d’être coincée au pied du mont Fuji je m’assois donc sur ma nuit et sa promesse de Onsen fumant avec vue sur les neiges éternelles à Hakone et pars directement pour Kyoto. J’ai enfin la chance de monter à bord du shinkansen connu pour sa célérité et la forme des wagons en…
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tête d’ornithorynque?
ornithorynque
 Quelle n’est pas ma surprise quand grimpant jusqu’au quai, je suis interrompue dans mon ascension par une petite japonaise sortant du mur par une minuscule porte au milieu de l’escalier, tel le lapin d’Alice! Tout de rose vêtue, casquette assortie vissée sur la tête, matériel divers à la ceinture : tournevis, clefs variées, gants, plumeaux, flacons…au moment où je compte reprendre mon ascension une seconde apparaît, suivie d’une troisième puis d’une quatrième puis cette fois d’un homme identiquement vêtu à ceci près qu’il est tout en bleu. Je reste bouche bée devant cette armada d’ouvriers s’extirpant du mur des escaliers promptement et tout en souplesse. Qui sont-ils? D’où viennent-ils? Où vont-ils? Éberluée je leur emboîte le pas. J’ai à peine le temps d’atteindre le quai qu’ils se sont dispersés invisibles à ma vue. Où sont-ils passés? Mystère… C’est tout de même fou d’avoir perdu les schtroumpfs et la panthère rose au milieu d’une foule de japonais?! Le shinkansen venant d’Hiroshima stoppe et déverse son lot de voyageurs pressés. Le train grande vitesse est maintenant exsangue.  Soudain a chaque porte un couple bleu et rose apparaît. Et là tout s’éclaire.
Ce sont les petits lutins du shinkansen! Ils ne leur faudra pas plus de 20 min pour vider toutes les poubelles, épousseter assises, accoudoirs et rebords de fenêtre, retourner les sièges pour qu’ils soient dans le sens de la marche et remplacer les appui-têtes usagés. Ballet parfaitement orchestré, l’une prépare l’autre exécute, l’un retire l’autre installe, l’un passe l’autre repasse…trois petits tours et puis s’en vont. Tous sortis à la même seconde des wagons, ils communiquent à renfort de signes chorégraphiés dans un langage muet qui leur est propre. Mission accomplie le train est prêt à  accueillir touristes excités et travailleurs soucieux pour le prochain voyage. Les petits lutins repartent aussi discrets et invisibles que 20min plus tôt en passant par une toute aussi minuscule grille située cette fois-ci au bout du quai. Qui les aura remarqué? Qui sera reconnaissant des sièges propres et accueillants consciencieusement préparés? C’est là toute la magie des petits lutins du shinkansen.
 
J’arrive à Kyoto dans une humidité lourde. Hormis le ciel gris rien n’indique un typhon imminent. Je reste dans le quartier de mon cabine hôtel (première fois!!). Avant de vous raconter ma ballade dans le coin il faut tout de même que je vous en dise un peu plus sur les cabines ou capsules hôtel! Imaginez un matelas de 90cm dans une petite cabine à l’éclairage tamisé, équipée de tout le nécessaire pour passer une nuit confortable : télé, prises, tiroir de rangement, coffre fermant à clef pour les objets de valeur, un cintre, deux porte-manteaux et tout le nécessaire pour être propre, détendu et voyagé léger : drap, serviettes, pyjama, chaussons, brosse à dent, dentifrice et peigne! Dans le onsen le culte de l’esthétique est omniprésent, douche impeccable avec savon, shampoing, démêlant, masque pour les cheveux, à côté une dizaine de coiffeuses avec leur petit tabouret et leur miroir, toutes équipées de sèche cheveux, cotons, coton-tiges rasoirs jetables et farandole de produits de beauté, on peut même emprunter gratuitement un brumisateur pour le visage qui diffuse de la vapeur d’eau minérale pour ouvrir les pores de la peau et éliminer les toxines!! Et je peux vous dire que je ne m’en suis pas privée!
 
J’opte pour la visite Tenryù-ji le premier temple zen du Japon. Datant du 13ème siècle mais ayant été ravagé par les flammes pas moins de 8 fois, ses bâtiments datent du 19ème (période Meiji). Economisez les 500 yens d’entrée du temple qui n’a d’extraordinaire que sa taille. On voit la peinture du dragon céleste, soit disant point d’orgue de la visite (difficilement appréciable du au reflet dans les vitres le protégeant) depuis le jardin.
Le jardin par contre fait parti de mon top dix et représente un des points majeurs de mon voyage sur le thème des jardins. Je me régale en contemplant son étang paisible depuis la terrasse.
J’en profite pour en visiter un second non loin et découvre avec plaisir cette ambiance de Japon médiéval si loin de l’atmosphère électrique de Tokyo.
Le soir je retrouve avec plaisir Katarina qui m’emmène diner au Fire ramen.
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Oui ils flambent tout simplement le ramen sous vos yeux. Attention aux sourcils! Expérience rigolote mais de vous à moi ce n’est pas non plus le meilleur ramen de ma vie. Allez c’est l’heure d’aller se coucher, car demain c’est typhon, prêt à l’affronter avec moi?
Anecdote du soleil levant :
Je vous avez dit que les japonais étaient fan d’Halloween et de Noël aussi apparement!
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Les toilettes à la japonaise – Épisode 3 – Les toilettes publiques
Au Japon il y a deux choses merveilleuses :
1) on peut boire l’eau du robinet. Sous entendu pas besoin de se trimballer ses deux litres d’eau à la journée!
2) il y a des toilettes gratuites et propres avec du PQ à profusion! Absolument partout! Temple(comptez deux à trois toilettes sur le site s’il est étendu), magasin, gare, début de chemin de rando(mon préféré), fin de chemin de rando(ils sont géniaux ces japonais) parking…Dans ce cas point de diplôme polytechnique pour l’utilisation. On revisite les toilettes à la turque avec une forme extrêmement pratique qui n’éclabousse pas les chaussures! Message subliminale pour Anne Hidalgo. Moi je dis ça j’dis rien.

toilettes

Written by delphine in Japon

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