Les Bambis de Nara

Sous un soleil radieux mais une température un peu fraîche je pars pour Nara et son Great boudha. C’est à peine sortie de la gare que je croise les fameux daims apprivoisés. Ils sont là, l’oeil vif à l’affût des friandises qui leur seraient destinées…ou pas! Ils sont partout comme les pigeons parisiens en plus imposants en plus poilus et en plus mignons il faut bien l’avouer.
Mais ne nous laissons pas distraire par tant de mignonitude il faut rallier le temple Todaiji avant les élèves et les touristes que des autobus touristiques déverseront par millier, armés de leur casquette multicolore et de leur triple objectif. Ca s’impose là. J’en ai pourtant vu pas mal des bouddhas. Je ne sais si c’est le temple massif qui le protège ou le contraste entre cette colossale statue de bronze épais, de 15m de haut (18 avec son piédestal!) et la délicatesse des jardins zens mais je me font me sentir simplement toute petite, humble et impressionnée.
Le grand bouddha (plus grande statue de bronze du Japon) se tient là flanqué de ses deux acolytes dorés à la feuille d’or et l’ensemble force le respect et l’admiration.
 
En en faisant le tour je découvre la fameuse poutre qui présente un trou en sa base. Quiconque réussit à s’en extirper traverse la narine de bouddha et recevoir l’illumination. Katharina s’en sortira très bien ainsi que cette petite vielle de Taiwan. Avec mon 42 fillette bien épanoui je ne préfère pas essayer ce serait un coup à rester coincée… ou illuminée et là j’ai déjà mon quota.
great bouddha4
Je vous propose un nirvana plus terre à terre avec de nouveaux jardins à vous faire visiter! Après ma demi fortune du début du séjour; Katharina ayant eu des prédictions exceptionnelles, elle me pousse à retenter ma chance. Qu’est ce que je ne fais pas là!
Je tire la pire prédiction “No luck” en bref soit je vais être trahie par une personne qui m’est chère, soit perdre en bourse, soit perdre une compétition sportive, soit me faire virée ou encore la personne attendue ne viendra tout simplement jamais, je suppose que je suis aussi responsable de l’élection de Trump, de la venue du typhon Hagibis et de l’invention du sac à main en similicuir. Bref je m’empresse de nouer cette, non pas mauvaise mais carrément absence totale de chance à l’extérieur du temple (et dire que j’ai payé un euro cinquante pour tirer ce foutu papier) et continue la visite de Nara avec le charmant temple Kasuga Taisha Shrine, que je surnommai le temple aux milles lanternes. Niché dans la foret sacré au milieu du parc de Nara ce temple est plein de charme. Ses jolies prêtresses portent des fleurs dans les cheveux et des kimonos oranges et blancs impeccables assortis avec les couleurs des lieux.
pretresse
Dans l’enceinte un cyprès millénaire.
cyprés
Je ne crois pas avoir eu la chance de contempler un arbre aussi vieux dans ma vie. A l’intérieur les lanternes métalliques vert bronze ou dorées accompagnent mes pas le long des travées.
Dans la chambre exotique c’est le noir complet. Un ingénieux système fait croire à des flammes dansantes dans les lanternes qui illuminent la nuit comme pour le festival Setsubun Mantor. Je suis transportée.
festival
En sortant je m’évade dans la forêt sacrée, j’entends les grillons japonais chanter, et au loin le brame des daims du parc de Nara. Si vous avez un peu de temps n’hesitez pas à partir pour une jolie randonnée paix et sérénité garantie.
Je rejoins Katharina au jardin Isuien Garden(dans le top 3 des plus beaux jardins!!). Là je ne vais faire aucun commentaire et juste vous laisser apprécier.
Lorsque je vois tous ces palais et autre demeure aristocratique aux pièces vides je me fais toujours la réflexion suivante : “c est vrai que les japonais sont connus pour être minimalistes mais quand même ils ne font pas juste prendre le thé et dormir sur des tatamis!?”. C’est donc avec bonheur que je parcours les petites rues charmantes de Nara en m’éloignant des sites prisés du centre pour visiter la maison traditionnelle du marchand Nara-machi Koshi no ie dans les quartiers sud. Il y a une table, des mini-comodes, une cuisine, une salle de bain, des toilettes (je commençais à croire que les impératrices chiaient des pivoines) des tiroirs intégrés à l’escalier pour gagner de la place (comme quoi Ikea n’a rien inventé!) en bref on vivait comme aujourd’hui, petit jardin zen au centre en plus! Je suis rassurée.
Autre méthode ancestrale qui n’a pas changée, le battage de la pâte de riz pour faire des mojis au thé matcha fourré bien sûr à la pâte de haricot rouge et roulés dans la poudre de sésame. Frais,délicieux,haut en cri et en couleur!
DSCF4759
Une excursion au pays des daims des plus sympathique et gourmande, en somme!
Je termine en beauté de retour dans mon quartier d’Arishiyama où je déguste une glace bambou, fleur de cerisier (délicieuse mais franchement vous m’auriez bandé les yeux je n’aurais pas reconnu les parfums) en vagabondent dans la forêt de kimono!
glace
Un kimono parmi les kimonos ça c’ est une idée! Je me prends quelques heures pour une japonaise. Heureusement que les charmantes hôtesses de l’hôtel m’ont aidé à nouer mon obii qui ne fait pas moins de 3 mètres déroulé! Ça va être sympa à enfiler de retour à Paris!
Info vérité : un kimono ce n’est pas vraiment confortable. De la partie jupe jusqu’aux manches tout est long et quelque peu encombrant quant au obii excellent pour se tenir droite et aussi pour couper la respiration. Mais y a pas à dire c’est vraiment joli, et les passants se prêtent volontiers au jeu de me prendre en photo.
J’ai le souffle coupé mais pas l’appétit je déguste un bol de riz avec un tartare de thon gras, un œuf de caille, ce qui m’a tout l’air d’être le blanc d’œuf de caille battu quand au reste je peux vous dire que c’est végétal mais pas beaucoup plus…encore une expérience culinaire surprenante au pays du soleil levant!
Il est l’heure de vous laisser, j’ai hâte de me libérer de mon obii et d’aller me ramollir gentiment dans le osen comme un joli morceau de yudofu.
Anecdotes du soleil levant :
  • Dans les rues de Nara j’ai cru une vraie Geisha!
  • Au japon même les plaques d’égout sont personnalisées, et celles de Nara envoient du bois (enfin de la fonte) !

plaque egout

  • On en parle de ce saphalloween?!

sapin

Written by delphine in Japon

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