Quelque chose à changer dans sa vie. Oui! Moi le matin je prends une glace bamboo cherry blossum au petit-déjeuner, le bamboo riche en fibre et en oméga 3 me donne l’energie pour la journée, la fleur de cerisier avec son collagène naturel rajeunissant rend mes traits plus jeunes et me donne les joues et les fesses roses!

Je suis pleine d’entrain et un peu toute chose aussi de reprendre mes découvertes sans la dynamique Katharina partie pour Hiroshima. Je traverse une forêt de bambou bondée où les touristes ont plus de visages d’autres touristes sur leur photo que de troncs de bambou… pour rejoindre le jardin Okochi Sanso créé par la star du cinéma muet japonais des années 30 Okochi Denjiro. Ça a le mérite d’être original. Cet homme profondément marqué par la culture zen consacra 30 ans de sa vie à la création du jardin en parallèle de ses activités cinématographiques et ce pour notre plus grand bonheur aujourd’hui. Dans un dédale de petites allées formées par de grosses pierres humides je savoure les bosquets d’azalées, de rhododendrons, d’érables, d’arbres à thé et de pins japonais savamment agencés. Tout est encore bien vert mais vous pouvez deviner le rougeoiement de l’automne qui ne saurait tarder. Un superbe panorama sur Kyoto attend le promeneur en haut du jardin installé sur une colline. Comme toujours mon appareil est loin de rendre justice à la grandeur du paysage alors je le garde dans mon coeur et dans ces lignes et vous invite chaudement à le découvrir de vos propres yeux.

Au détour d’un bosquet, sur l’autre versant de la colline, une immense vallée traversée par une rivière et recouverte de plantation de thé se dévoile,  bordée par de petites montagnes où, au milieu des pins, se niche un temple multicolore! J’ai le souffle coupé et le tête pleine des souvenirs de mon voyage en Chine avec Sophie qui se réveillent. La balade se termine en beauté par la degustation d’un thé matcha bien mousseux avec vue sur la bambouseraie, accompagné d’un biscuit fourré à la crème de… je suis sûre que vous avez deviné…thé matcha!

Je repars pour le chemin des philosophes à la recherche d’un atelier de poterie où je vais pouvoir m’essayer à la discipline. Man San Ga m’accueille avec un anglais approximatif et un grand sourire. Ni une ni deux il me donne un tablier et m’installe devant un tour de potier. La journée pluvieuse a découragé la plupart des promeneurs me laissant à ma plus grande joie seule avec mon professeur. C’est une première pour moi. J’adore le contact de la glaise entre mes doigts. Je comprends maintenant toute l’inspiration du réalisateur de Ghost. Ce n’est pas que Patrick Suez mais bel et bien cette matière souple et tiède qui se forme et déforme si facilement qui est sensuelle. Vingt minutes plus tard je suis la satisfaite créatrice d’un joli bol japonais que je recevrai peint dans un mois (ce sera l’occasion de vous faire un petit coucou sur le blog depuis Paris).

Il est encore tôt et je n’ai pas envie de rentrer pour faire ma lessive, les temples c’est bien gentil mais j’en ai vu pas mal alors c’est parti pour la visite du musée (gratuit!!) des arts traditionnels du Japon. En chemin je suis interpellée par de la Jpop qui hurle. C’est comme ça que j’assiste à 14h30 en pleine semaine à un concert donné par 12 collégiennes à fond les ballons, Britney Spears sort de ces corps, devant un des plus vieux temples de la ville. Quand je vous disais que ce pays était tout un contraste.

Deux chansons plus tard (trop de jpop tue la jpop) je repars pour le musée. J’entre. Il est désert. Personne au point d’information. Inhabituel. Le plan indique trois étages et trois galeries, à part ça le reste des informations en japonais demeurent obscures. Il y a un escalator, je m’y engage je devrais bien tomber sur quelque somptueux kimono ou de la céramique du 5ème siècle! Premier étage des galeries aux portes closes. Un immense hall est ouvert où des élèves ont l’air de bucher sur un examen. Etrange. Je prends l’escalier 2F pour voir ce qui se passe au second. Voilà t’y pas que déboulant sur le seuil une brochette de petites grands mères au regard bienveillant me demande d’écrire mon nom sur un carnet. Le matériel est impressionnant, encre noire, plume et pinceau on est bien loin du bête stylo bic. Dans un anglais timide mais tout à fait compréhensible elles me demandent comment on prononce mon nom. De là je comprends que les peintures que je vais voir exposées sont celles qu’elles ont réalisé pendant leur année de cours de dessin amateur! S’en suit une conversation animée, avec prise de photo devant les œuvres, échange d’anecdotes, de mon coté ce sera le weekend à Nancy avec mes parents, mais qu’ils sont jeunes s’exclament-elles, du leur le voyage à Nice il y a 30 ans! Je me vois offrir un thé avec un petit sablé, ainsi qu’une très jolie broche en forme de libellule cousue à la main.

J’ai aimé me perdre dans ce musée moi! Je découvrirai par la suite que le musée est en rénovation et qu’en attendant ils accueillent les oeuvres des différentes association de la ville! Après ce moment de partage me voilà partie pour le musée internationale du Manga. Je suis accueillie par un phoenix et par pas moins de quatre étages avec des murs recouverts de bibliothèques de bas en haut! Autant vous dire que des milliers d’aventures sont ici à disposition des lecteurs! Dans la galerie des âges je découvre l’histoire du Manga et je comprends que loin d’être un divertissement il reflète aussi l’histoire du pays et du monde, sert de support éducatif ou encore de support marketing.

J’apprécie aussi particulièrement le passage par l’atelier qui, assorti d’un petit film, explique les différentes étapes d’une création d’une planche.

A l’étage une salle entière présente des moulages de main d’auteurs et dessinateurs célèbres, l’Europe n’est pas en reste et j’y croise avec plaisir Olivier Ledroit et Penelope Bagieu! Encore une journée extrêmement bien remplie à avoir envie de finir comme ce Monsieur!

Anecdote du soleil levant :

Le passe temps des chauffeurs de taxi au Japon? Faire de la broderie le soir au coin du feu!