On change totalement d’atmosphère. Une douzaine de jeunes adolescentes, de 14 à 18ans, studieuses, calmes et concentrées m’attendent. Lorsque j’entre dans la classe, exténuée d’avoir donné de la voix pendant une heure auprès des plus petits, les jeunes femmes se lèvent, joignent leur main en salut traditionnel cambodgien et entonnent un “Hello Teacher” chargé de respect. Wouah, je peux vous dire que ça vous met une claque, j’ai plutôt intérêt à être à la hauteur.

La grande différence avec la classe inférieure réside dans la communication. Ici point d’interprète kmer, mes élèves ont assez de vocabulaire pour que je puisse échanger avec elles exclusivement en anglais des consignes des exercices, en passant par les leçons de grammaire pour finir avec la définition des mots de vocabulaire. En un mois nous parcourons ensemble leurs arbres généalogiques, les métiers de leurs parents et leurs rêves professionnelles, les activités chères à leur coeur pendant leur temps libre pour finir avec une reprise émouvante d’une de mes chansons préférée “Hero” de Mariah Carey (ma première cassette audio, on ne se refait pas que voulez vous!).

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Le dernier jour après une séance endiablée de photographie, mes petites élèves se regroupent pour m’offrir 4 magnifiques paires de chaussette à la japonaise que je peux porter avec mes tongues en toute élégance et raffinement.

Ce premier contact avec l’enseignement n’aurait pas pu être plus agréable. Il y a eu aussi les embuches et les questions : comment motiver les élèves face aux règles de grammaire austère, comment reformuler sa phrase lorsque la première version ne laisse que visages septiques et interrogateurs, comment garder l’attention des élèves aussi motivés soient-ils, quels sont les sujets pertinents à aborder, quel est le niveau adéquate pour ne pas perdre les débutants et stimulés les plus avancés…? Bref, vous l’aurez compris, être professeur ne s’improvise pas, l’envie de transmettre et le coeur à l’ouvrage sont néanmoins un bon début!