La colline aux toriis de Fushimi-Inari Taisha

Le graal de tout touriste venant au Japon qui se respecte  les fameux toriis oranges et noires sur la colline du sanctuaire shintoïste Fushimi-Inari Taisha.
Encouragée par l’inépuisable Katarina, je quitte l’hôtel à 6h30. A 7h15 sur les lieux déjà un certain nombre d’amateurs de beaux sites, comme nous matinaux. Je passe sous mon premier torii sous un ciel couvert qui donne à l’endroit un charme mystérieux et accentue son caractère ancestrale. Je suis envoûtée. Les toriis commandés par les familles portent les noms de ces dernières et reflètent leur richesse par leur taille et leur caractère imposant(petit torii égal…petite fortune bien sûr!). Rapidement les nuages de l’aube laissent s’épanouir un large soleil qui illumine le panorama de Kyoto pouvant être admiré depuis le sommet de la colline. Une heure plus tard, après avoir grimpé des centaines de marches en pierre dans un dédale de toriis, de lanternes et de stèles en pierre, je regagne le parvis de cette merveille du monde et la vie réelle.
Le soleil retrouvé me donne de l’entrain, je me sépare de Katarina pour aller à pied au temple Toji à 45 minutes de là. Il s’impose là au sud ouest de la gare de Kyoto avec la plus grande pagode du Japon. Merveille d’architecture et de savoir faire elle a résisté à tous les tremblements de terre depuis sa construction. Son point faible le feu qui la ravagea pas moins de 4 fois.
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Dans les immenses bâtiments du temple la jouxtant se trouvent d’imposants bouddhas hors d’âge. Leur dorure à l’or fin et la finesse des détails contraste avec l’obscurité et la masse des poutres noires et confèrent au lieu une atmosphère mystique. Les photos étant interdites à l’intérieur vous n’avez plus qu’à vous y rendre mes amis. De toute façon l’appareil photo capturateur d’atmosphère ca n’existe pas!
En allant d’un bon pas, estomac gargouillant, vers Nishiki market promesse de street food délicieuse je tombe sur un jardin le Shosei-en garden! Alors évidement étant en plein dans mon thème de voyage je mets ma faim de côté et je me nourris du savoir faire des jardiniers japonais. Le jardin est caché dans son écrin de gratte-ciels au milieu de la moderne Kyoto le rendant peu fréquenté. Il comprend trois maisons de thé malheureusement inaccessible aux visiteurs mais on peut facilement imaginé combien il doit être zen de déguster son thé matcha en comptemplant cette vue.
Une grue me salue pour me faire remarquer que j’ai définitivement eu raison d’écouter mon coeur plutôt que mon estomac.
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Ce jardin était à l’origine relié au temple Higashi-Honganji, le nouveau cadastre avec ses habitations modernes et ses routes goudronnées les ayant séparés. Quelle n’est pas ma surprise quand j’arrive à la porte d’un des plus grands bâtiments du Japon dont la structure est entièrement en bois! Je me sens tout simplement minuscule dans la sombre et imposante enceinte.
Les colonnes monumentales faites d’un seul tronc qui supportent l’ensemble ont été transportées à l epoque tirées par des hommes avec des cordes en…cheveux!! Veridique!
DSCF4456Après plusieurs accidents dus à des cordes de mauvaise qualité (ça doit pas faire du bien en effet de se prendre une poutre de plusieurs tonnes sur la tête) les ingénieurs ont décrété qu’il n’y avait pas plus solide que la chevelure! En sortant du temple mon œil est immédiatement attiré par un joli kimono sur un mannequin de travers. Je traverse et me voilà dans une boutique improbable sorte de brocante éternelle et internationale où les vieux services à thé ébréchés japonais côtoient de la porcelaine anglaise, des lots de verres dépareillés de cristal de bohème, des poupées miniatures flippantes et des guitares sans corde…là dans le bric-à-brac des kimonos de soie rivalisent de beauté à qui sait les trouver. Moi qui cherche justement un obii pour compléter ma tenue je suis au bon endroit. Je repars pour 20 euros avec une magnifique étoffe en soie brodée, non sans avoir une conversation qui ne manque pas de piquant avec le propriétaire. Un petit vieux de 80 ans qui me parle de Alain Delon et Jean-Paul Belmondeau quand je lui dis être française. Ils sont vraiment géniaux ces papis japonais!
Je reprends le fil de mon programme et pars pour les délices de Nishiki Market. Marché bondé et extrêmement touristique, sympa pour faire quelques emplettes et goûter des mets…comment dire…surdimensionnés. On est surtout sur du produit de la mer ma bonne dame! Elle est fraîche mon huitre, elle est fraîche! Et surtout elle fait la taille de mon avant bras comme cette moule, que l’on peut déguster en sashimis.
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Finalement après une courte hésitation entre une brochette de poulpe et de bœuf de kobe j’opte pour un tempura crevette “tofu skin” autrement dit peau de tofu! Je savais pas que c’était vivant cette bête là moi. Pas mal mais un peu fade.
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Entre les étales de nourriture où les épices cohabitent avec les poissons et algues séchées, où les fruits et légumes sont transformés en pickles, où les friandises sont en forme de sushi, où les gâteaux à base de pâte de riz sont multicolores, où le matcha se décline sous toutes ses formes du gâteau génoise à la glace en passant par le moji, on trouve les boutiques de souvenir. Tout y est, la tongue traditionnelle avec la chaussette qui va avec (paye ta chaussette à 20 euros et ta tongue à  40!), les souvenirs “kawai” (mignon) en une sorte de tissu japonais soyeux et coloré, les paires de baguettes gravées à ton nom et bien sûr le mythique magnette en forme de sushi! Tu as envie de tout acheter mais tu te refrènes heureusement car tu as passé l’âge (quoique…),
Bref vous me connaissez je repars les bras chargés et le porte monnaie déchargé…et avec toutes les excuses qui vont bien, “le japon on y vient qu’une fois dans sa vie”,”c’est pas un petit souvenir de plus à 5euros qui va me ruiner” ou encore ma préférée “on a que le bon temps qu’on se donne” n’est-ce pas maman?!
Je fais un petit détour par le jardin, je dirais même plus l’immense parc du palais impérial pour saluer les grues devant le petit pont qui va bien “soooo soleil levant”
avant de rentrer dans mon quartier pour un dîner traditionnel kyotoïte (c’est bizarre ça sonne mieux avec Tokyo). J’opte pour le Yudofu, repas traditionnel à base de….aller vous pouvez trouver! Hé oui Tofu. Ce dernier est extrêmement meolleux dans son petit bol d’eau chaude, trempé dans du lait de soja en très fine lamelle “skin tofy”, ou encore relevé au wasabi. Malgré tous les efforts dans la variété des arrangements et la beauté de l’assortiment…le tofu reste du tofu, moelleux, fondant, très sain et….fade.
Comme disent certains “le gras c’est la vie”! Je plussoie. Sur ce bonne digestion à tous et à demain!
Anecdote du soleil levant
Les taxis ont deux particularités au Japon.
1) ils sont allumés en rouge quand ils sont disponibles (évidement! J’en ai loupé un paquet avant de comprendre…)
2) ils ont sur leur toit une petite borne distinctive selon la compagnie. Pour vous aujourd’hui ce sera rêve, chance ou amour?

Written by delphine in Japon

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