Trois de coups de pédale entre Baisha et Shuhe – ou – Le passage secret du lac du dragon noir
Pour nous dégourdir les pattes nous décidons avec Sophie de louer des vélos pour découvrir les deux villages traditionnels de Baisha et Shuhe situés à une quinzaine de kilomètres de Lijiang. Sur le chemin, au nord de Lijiang se trouve le lac du dragon noir! Rien que le nom vous fait frissonner, et il se trouve qu’en plus vous pouvez prendre une des photos les plus célèbres du Yunnan : le pont au cinq arches et les montagnes enneigées, d’après les professionnels photographes ça doit donner ça:
Alors imaginez bien, nous n’hésitons pas et y pédalons…humm…jusqu’au moment où les vélos attachés, nous nous apercevons qu’il faut présenter le ticket pour la vieille ville de Lijiang…rappelez-vous hier nous sommes entrées en douce sans avoir payé la taxe….11 euros par personne pour voir un étang et un pont en pierre c’est cher payé! Après avoir cherché un petit chemin alternatif et gratuit sans succès, sur le point de régler notre taxe en râlant, nous rencontrons cette chinoise d’une quarantaine d’année, doudoune, casquette et baskets roses bonbon qui nous présente un petit mot écrit dans un anglais parfait et nous propose de nous montrer un passage “secret gratuit” en lui payant seulement 80 yuans soit 11 euros pour nous deux au lieu du double. Sophie, notre négociatrice en chef, marchande ferme et nous obtient le service pour 50 yuans. Ni une ni deux nous voilà parties toutes les trois dans la forêt bordant le parc, au nez des contrôleurs. Après 20 minutes de marche dans des chemins de glaise glissants, une jolie chute en duo sans gravité où je tente vainement de rattraper Sophie mais où je l’entraine avec moi…deux pantalons tout justes sortis de la machine qui semblent maintenant avoir servis de tenue de jardinage…et toujours pas d’étang en vue…Sophie et moi commençons sérieusement à penser que nous avons de nouveau eu une FBI (Fausse Bonne Idée)…Finalement après 35 minutes de marche, quelques passages dans les barbelés et finalement au travers d’une porte rouillée et mal cadenassée, nous atteignons enfin le plan d’eau tant convoité! Ouf! Avant de payer, une nouvelle question se pose : et si on nous demande les billets à la sortie? Dans un chinois évidemment incompréhensible, notre passe-partout arrive à se faire payer et nous nous ne savons pas si nous venons de donner 50 yuans à une femme pour avoir fait un détour de 35 minutes dans des chemins limites impraticables pour devoir payer en plus des 80 yuans chacune, une amende pour avoir fraudé! Fallait y penser avant ma pauvre Lucette! Bon on va pas se laisser gâcher le beau soleil qui se reflète sur l’étang on verra bien au moment de sortir. Alors le lac c’est bon, la petit pagode sur l’étang yes, le petit pont de pierre OK, le soleil youpi…mais les montagnes aux neiges éternelles pour notre photo parfait, elles sont où? Bah là bah derrière les gros nuages bien blancs et bien installés…
Le moment tant redouté est arrivé : la sortie du parc. Je prends mon air le plus décontracté, mon pas le plus nonchalant, je dis à Sophie de faire de même et on y go! Les guichetières en tenues traditionnelles se montrent leur dernier selfie sur leur portable, le gardien tourne en rond les mains dans le dos et Sophie et moi passons en toute discrétion.
Et voilà! Enfourchage de vélo, c’est partie pour les petits villages de Baisha et Shuhe.
Avec la même architecture que Lijiang mais en plus petit et avec moins de touristes, ils sont parmi les lieux élus par un certain nombre de jeunes couples (plus ou moins bien assortis) pour leur photo de mariage.
Sur le chemin beaucoup de travaux, des villes nouvelles sorties du sol mais complètement vides…ça fait drôle.
Et au loin, le magnifique bonus de la journée, les nuages découvrent les cimes enneigés et majestueuses!
Info pratiques : à Baisha vous pouvez visiter un temple avec des fresques pour 30 yuans mais pour cela il faudra avoir payé la fameuse taxe de la vieille ville de Lijiang de 80 yuans! A vous de voir si vous voulez la payer. On nous a dit que les fresques étaient dans le noir et qu’il n’était pas possible de les prendre en photo. (NB de la correctrice : Par contre, il y a une école de broderie sur soie à visiter, où l’on peut voir des femmes Naxi perpétuer cet art ancestral. Certaines broderies sont à tomber (leur prix aussi !), quel talent dans ces petites mains ! Notre guide était adorable et intarissable, et j’ai craqué sur un petit modèle avec un prunier, l’arbre porte-bonheur chinois).
Written by delphine in chine
