Quand Sophie me parle d’un treck de deux jours dans les gorges du saut de tigre, de difficulté moyenne, j’avoue j’ai un peu peur, léger (énorme!) traumatisme du Rijanhi rémanant…finalement les encouragements de Sophie et google image auront raison de mes craintes !

Nous voilà toutes deux parties pour l’ascension des 28 lacets : ce sont 28 virages serrés, qui montent au sommet des gorges. Bon je me tâte à prendre un mulet mais d’abord je n’aime pas trop les bêtes, ce qui sera démenti plus tard, et la montée dure environ une heure, je devrais pouvoir en venir à bout!

Ce qui n’est pas précisé c’est quand débute les 28 lacets…du coup au bout d’un compte d’une petite dizaine de virages, lorsque Sophie et moi découvrons une échoppe avec le message publicitaire suivant “achetez-vous un Snickers avant de démarrer les terribles 28 lacets!”,nous comprenons bien que notre système de comptage n’est pas correctement étalonné. Cela se confirme tout au long de l’ascension, j’en suis à 10 virages dans ma tête quand nous en sommes déjà à 14 indiqués! (alors que Sophie en avait bien compté 18 !). Génial plus que la moitié mais là ça se gratte… j’en suis à 20 lorsque je découvre déconfite le numéro 16… Par la suite, trêve de faux encouragements, les numéros des virages peints de façon brouillonne à la peinture rouge sur quelques rochers choisis arbitrairement disparaissent totalement…

Résultat, au bout d’une heure comme convenu : sommet le voilà, puisque une rude montagnarde nous propose de prendre LA fameuse photo du top pour 10 yuans! Hé ho j’ai déjà payé 65 yuans (10 euros) la permission de fouler ce chemin de randonné jonché de crottes de mulets alors ça va bien, hein! Ma récompense de toute façon je l’ai déjà, je suis suis en extase devant la beauté du paysage! La chaine des gorges du saut tigre se dresse, impassible, inhospitalière, gigantesque et majestueuse, couronnées de ses neiges éternelles, de l’autre côté du fleuve aux eaux bouillonnantes. Je me figure l’Everest!

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Je me sens humble et tellement chanceuse d’être là si petite à saluer ce géant minéral. Après 7 heures de marche à bonne allure, le panneau du “Halfway” la guest house où nous souhaitons dormir est en vue.

Après nous être étranglées en entendant les 60 euros demandés pour la chambre, nous choisissons le “Come in” juste à côté pour notre repos bien mérité. Les personnes qui ont construit cet hôtel ont visiblement eu leur diplôme d’architecte dans une pochette surprise, les murs sont constellés de champignons dus à l’humidité et le mot finition semble être un mystère pour eux à la vue du parquet gondolé, des plaintes inachevées et des bouts de fil électrique nus sortant du lampadaire de la chambre. Néanmoins, la chambre est à 25 euros, la literie est confortable, les draps et la salle de bain sont propres et plus important que tout l’eau de la douche est chaude! Nous dinons tout de même au Halfway car la carte est bien plus fournie et les prix un tiers moins chers.

Petite partie de carte, bière de la victoire, et merci Sophie de m’avoir entrainée dans cette belle aventure!