Envoutantes villes ancestrales : Amarapura, Sagaing et Innwa

L’histoire mouvementée de la Birmanie, pleine de rois, de conquêtes et de trahisons la rend riche en un patrimoine historique de millier d’années, plus ou moins bien conservé, mais que je découvre avec délectation aux alentours de Mandalay.
Avec Verena, nous faisons la connaissance de l’italien photographe Albert (décidément ils sont tous photographes ces italiens!) et de la pimpante anglaise Hannah, weeding planeuse, pour partager un taxi et visiter les cités ancestrales. L’expérience en vélo de la veille ne nous a pas vraiment découragées mais juste rendues un peu feignantes. On garde les deux roues pour le centre ville et préférons la conduite experte et le gps intégré, ainsi que non négligeable : la climatisation, offerts par notre chauffeur, pour les plus longues distances!
Départ pour Amarapura à 13km au sud. Petit arrêt à la pagode Maharmuni qui est une attraction à elle seule!
Au choix vous pouvez :
  • Vous endormir à l’intérieur du plus grand gong du monde!…question de sécurité auditive je ne m’y suis pas risquée.
  • Aller verser de l’eau bénite sur le bouddha de votre jour de naissance. Pas de bol je me souviens bien de la date mais pas du jour de la semaine…
  • Admirer des peintures et sculptures représentant l’histoire de Bouddha plus ou moins quitches…chacun ses gouts
  • Ou enfin mais seulement si vous avez un pénis…(oui c’est totalement sexiste!) coller une feuille d’or sur le bouddha. Il ressemble, aujourd’hui, plus à un bonhomme michelin à force d’être boursouflé de métal précieux!  Pour les agoraphobies la statue sacrée est aussi visible en vidéo!

Bref une petite heure n’est pas de trop pour sentir la ferveur des birmans dans ce lieu qui prend un peu des allures de fêtes foraines religieuses.

 

En parlant de fêtes foraines mais beaucoup moins drôle cette fois, rendez vous au monastère de Mahagandaryon pour , ce qui est malheureusement devenue une attraction touristique, l’offrande aux moines à 10h. Là, vous allez devoir jouer des coudes, entre touristes japonaises cinquantenraires frénétiques qui n’hésiterons pas à vous pousser dans le canivot pour mettre une génoise chimique pure conservateur dans l’écuelle des moines et leurs maris équipés d’un objectif canon plus long que votre avant bras qui se trouveront systématiquement dans le cadre de vos photos (à moins d’avoir 10 000 euros impossible de rivaliser), pour apercevoir la robe rouge et le crâne rasé de ses humbles moines. J’ai le coeur serré en voyant que cet acte de partage et de Foi est devenu une pure attraction touristique.  Les moins gardent la tête baissée, impossible de croiser leurs regards et de lire dans leurs coeurs, ils ont l’air humble et grave, tout absorbés par ce rituel journalier ou tentant de faire abstraction de la foule. Que pense ce jeune birman en voyant ce gâteau dans son écuelle, que pense-t-il de moi quand je prends une photo de lui? Je ne sais mais je ne peux m’empêcher de me sentir mal à l’aise. J’essaie de dissiper cette sensation en les laissant à leur déjeuner et me promène dans le paisible monastère. Il y a des maisons relativement cossus au milieu des arbres dont les feuilles sont agitées par une brise légère. Les plus grandes ne sont pas meublées, ont y trouvent juste une grande estrade et un tableau probablement les salles de classe et de prière. Je visite la maison du fondateur, tout en teck, elle recèle un mobilier simple mais pas austère.
 
Je retrouve un peu de sérénité avant de partir pour notre nouvelle étape de la journée dans la ville de Sagaing. Nous traversons le vieux pont en métal anglais pour atteindre la colline recouverte de pagodes. Je n’y ai passé que quelques heures mais si vous avez plus de temps Sagaing renferme bien des trésors.
 
Je suis tout de suite envoutée par les mosaïques de miroirs qui ornent les auréoles des 45 bouddhas de la pagode U Min Thonze.
Pour prier tenue traditionnelle exigée mais restez à la pointe des nouvelles technologies!
Sagaing 24
Au détour d’une pagode j’ai trouvé le temple des adorateurs d’Alice au pays des merveilles…Lewis Carroll se serait inspiré de la Birmanie je serais pas étonnée!
Sagaing 29
Avant de monter en haut de la colline de Sagaing,
qui fait écho à celle de Mandalay visitée la veille au crépuscule, et est toute aussi magnifique, prenez des forces avec un jus de canne à sucre frais!
Sagaing 16 Sagaing 17
Après le déjeuner et l’achat du porte clef le plus kitch du monde ( et en plus il quine!!) nous roulons pour Innwa. Ne soyez pas mauvaise langue, même si j’en aurais été tout à fait capable c’est Albert l’auteur de cet achat!
Sagaing 30
A Innwa ne soyez pas surpris le mode de transport en vogue est …le char à boeuf!
Malheureusement il est bien difficile d’échapper à ce mode de locomotion touristique…néanmoins il permet en quelques heures de visiter rapidement les trésors cette cité antique et Dieu sait qu’il y en a : entre le monastère de Bagaya en teck massif, lorsque l’on voit la taille de ses piliers on comprend pourquoi il est encore debout,
la tour d’observation qui elle par contre menace de s’écrouler (construite par les anglais…moi j’dis ça j’dis rien),
Innwa 23
les stupas qui poussent dans la campagne qui se veut charmante et authentique avec ses centaines de chars à boeufs…ou pas!
et le monastère de Maha Aung Myae Bone Zan (essayer de le dire 10 fois de suite vous verrez…) tout en ombre et lumière.
Laissez vous gagner par l’ambiance à la fois bucolique et ancestrale. Comme si ces monastères et ces rizières avaient toujours étaient là depuis la nuit des temps. Faites abstraction des vendeurs de vrais fausses pipes à opium et clochettes antiques fraichement forgées, qui vous vendront le tout deux fois plus cher qu’à Mandalay, et vous entendrez la Birmanie murmurer à votre coeur. Ainsi lorsque vous arrivez au plus grand pont de teck du monde, le pont U Bein (photo de couverture), même s’il est totalement envahi par les touristes, qui comme vous viennent admirer cette oeuvre au crépuscule, vous êtes tout simplement envouté.
C’est ça la Birmanie. Un charme ancestral et casi mystique qui s’émane de tout et vous prend à l’âme. Qu’en sera-t-il à Bagan?!

Written by delphine in Birmanie

4 Comments

  1. Jeanne
    7 janvier 2016

    Merci Delphine, pour ces petits moments d’évasion que tu nous offres comme les perles précieuses d’un chapelet !
    Tous mes voeux pour cette nouvelle année
    Bisous

    Jeanine

    Reply  
  2. Sophie
    7 janvier 2016

    J’espère qu’Hannah est organisatrice en mariage (wedding) et pas en désherbage (weeding) !!!

    Je suis d’accord avec toi pour l’offrande des moines… J’avais été super mal à l’aise vis-à-vis des moines (que doivent-ils penser de ces touristes qui jouent des coudes pour avoir la plus belle photo ?). D’autant plus que j’avais assisté à une autre offrande dans un plus petit monastère (600 moines tout de même), sans aucun touriste. J’avais même participé à la distribution au poste “haricots rouges”, un moment inoubliable !

    Reply  
  3. Pierre-Édouard Cailliau
    10 janvier 2016

    Tu es née un jeudi. La prochaine fois, tu pourras faire un shampooing au bon bouddha.

    Reply  
  4. Pierre-Édouard Cailliau
    10 janvier 2016

    La photo de couverture est très réussie !

    Reply  

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